Des corps textualisés
Série de photographies présentées en 8 diptyques. 2015.
Photographies en couleurs argentiques, prises avec un appareil photo jetable, et numériques.
De la décontextualisation du corps, de sa forme, de son inscription spatiale. Affronter la société, l’Autre et son regard. La culture est notre empreinte digitale, celle qui constitue notre identité. Et l’expérience culturelle la confrontation de celle-ci à un monde différent, une autre culture, la rencontre avec un contexte différent de notre contexte d’origine. Dans notre société, il y a de grandes tensions entre exclusion et inclusion, entre le monde des sans abris et celui de ceux qui ont un toit, le monde de ceux qui mendient et celui de ceux qui ont un emploi. La fracture apparaît tellement importante qu’il semblerait difficile de faire cohabiter ces deux sphères. La frontière est grande entre ces deux cultures qui s’opposent, s’effraient et interagissent dans un rapport de forces bien incarné par la posture inférieure tant psychologique que physique, dans l’approche au sol des personnes vivant dans la rue. C’est le témoignage direct de la force de l’image, de l’importance accordée à la représentation de soi dans notre société de l’apparence. Finalement, que raconte notre posture ? Que transmet l’occupation de notre corps dans l’espace ? Et puis, de quel(s) espace(s) parle-t-on ?
Brouiller les limites entre espace(s), privé(s) et public(s). Hors des règles de la photographie de rue, rendre hommage à l’invisibilité de ces personnages endormis. Capturer des moments de rêve, suspendus dans un voyage immobile, des instants d’humains et d’animaux aux corps inactifs, sous le soleil et dans le bruit de la métropole mexicaine. Voilà ce que nous explicite Francis Alÿs dans ce non-reportage, sans intrusion, à même le sol.
S’approprier et réinterpréter le travail de Francis Alÿs réalisé pour sa série Sleepers dans les rues de Mexico City en 2011. Transposer sa posture et ces postures au paysage du centre-ville toulousain.
